(...) L’intervention de Josué Rauscher se trouve essentiellement au sol que les sculptures ont envahi de leur fragilité tout en le rationalisant. Il en résulte un capharnaüm organisé, où chaque œuvre à son espace propre – de même que dans un White Cube – sauf qu’ici la neutralité est dysfonctionnelle. D’ailleurs le sol est recouvert d’un parquet un peu mal ajusté et clairement inapproprié. Mais ce décalage permet de comprendre, une fois dessus, qu’il est le réel support visuel des œuvres. ◆ Ces choses que l’on découvre à terre et sur des socles de récupération semblent provenir d’un improbable musée des inventions brisées. Y sont rassemblés des morceaux essentiellement en terre cuite et en bois. Leurs formes sibyllines ne permettent pas d’en comprendre les enjeux. On pense là à des prototypes dont seuls les volumes fossilisés perpétue la présence à défaut d’en indiquer la fonction. En déambulant à leurs côtés, à la fois soucieux de ne pas les abimer et pris par le désir de les manipuler pour en faire ressortir la mécanique, on se les imagine avoir fait partie d’ambitions plus vastes, d’épopées et d’euphories aujourd’hui disparues. (...)

Benoît Blanchard, septembre 2013
http://oeuvres-revue.net/2013/09/19/muriel-rodolosse-josue-rauscher-linventaire-moly-sabata-fondation-albert-gleizes/